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botanique chez imane
29 février 2008

les tigres

Les "tigres" envahissent les platanes sur la moitié du territoire français

(dépèche afp du 28 septembre 2005, Montpellier 18:48)

Présents originellement dans le sud de la France mais désormais sur la moitié du territoire, les "tigres", insectes piqueurs, envahissent les platanes, décolorent les feuilles, rendent la sève collante et épuisent les arbres qu'il faut ensuite traiter à l'insecticide.

"Quand on regarde le tigre à la loupe, il est magnifique, il a des ailes transparentes tâchées de points noirs, d'où son nom", souligne Bruno Gauthier, directeur de la société Apex, missionnée par le service des Espaces verts de Montpellier pour éradiquer l'insecte gêneur sur plus de 4.000 platanes.

Sa société traite, la nuit, avec un insecticide de synthèse, la pyréthrine, sans danger pour l'homme, plus de 50.000 arbres par an à Montpellier, Avignon, Nîmes, Carpentras ou Aubagne.

De la famille des punaises, présent en Italie et en Espagne, le "tigre", attaque également les poiriers et les tilleuls. Il a commencé de décimer les platanes marseillais dans les années 1970, avant de gagner tout le sud, puis Lyon par la vallée du Rhône, Toulouse, et plus récemment, la région de Nantes.

Long de 3 à 4 mm, il se nourrit de la sève des feuilles qu'il colonise par centaines dès le printemps, après avoir passé l'hiver au chaud sous l'écorce. Deux à trois générations par an peuvent ainsi proliférer sur l'arbre.

Les restaurateurs et les automobilistes le détestent tout particulièrement car une fois qu'il s'en est nourri, la sève devient brune et poisseuse et coule à terre, laissant des tâches indélébiles sur les peintures métallisées des voitures.

Lorsque poussés par le vent, les insectes tombent dans les piscines, sur les terrasses des cafés voire dans les tasses ou les assiettes, ou sur les bras, ils agacent les consommateurs, démangent la peau et s'attirent les plaintes des restaurateurs.

Les "tigres" pullulent en ville, où chaleur, lumière et élagage lui rendent la vie facile. "L'éclairage urbain les attire, de même que le taux de sucre supérieur contenu dans la sève, une fois l'arbre élagué", explique M. Gauthier, expert en environnement et protection des plantes.

"Ils épuisent les platanes, mettent en péril la vie de ces arbres, pourtant programmés pour vivre des centaines d'années, provoquent une chute prématurée des feuilles devenues grises", précise Philippe Croze, responsable de la direction Paysages et Nature à la mairie de Montpellier.

Comble de malchance, "le tigre progresse car divers traitements chimiques ont probablement mis fin à l'un de ses prédateurs", estime-t-il.

"Là réside le problème car ce prédateur, on ne le connaît pas, et peu de chercheurs se sont penchés sur la lutte biologique (insectes contre insectes), ce qui permet d'éviter l'insecticide", ajoute-t-il.

"C'est l'un des rares traitements chimiques que l'on fait à Montpellier, on y a recours qu'en dernière extrémité", assure M. Croze qui a essayé "de fédérer les villes de Nantes, Lyon, Rennes et Paris" sur ce problème et compte à présent "sur la recherche privée" pour trouver la parade.

Le "corythucha ciliata", nom latin du "tigre", a encore de beaux jours devant lui, sur des platanes déjà éprouvés par les coups de pelleteuses qui entaillent ses racines, par l'élagage de ses branches, véritables gardes-manger de l'arbre, ou par des tailles intempestives dans son écorce.

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